Description
Le Christianisme s’est développé dans un monde dominé par la puissance militaire de Rome et par la suprématie de la philosophie grecque sur le plan culturel. Comme toujours, la civilisation chrétienne a dû se poser en s’opposant. Il s’agissait alors de se tailler une place au sein d’un monde qui s’était voué au panthéisme et de le convertir au Dieu unique. Dès le départ, les Pères de l’Église, ont eu à affronter les « philosophes » (en fait, les astrologues) grecs et leur très prestigieux héritage culturel. Dont l’Astrologie. Ils le firent avec cette sûreté de jugement que seule la foi, quand elle conduit la raison, peut nous accorder. Séparant le bon grain de l’ivraie, ils absorbèrent tout ce qui dans la sagesse grecque pouvait les aider à construire une théologie encore balbutiante. Mais, ce faisant, ils rejetèrent une large part de cette culture : en gros tout ce qui ressortissait au paganisme. Ainsi condamnèrent-ils la conception grecque d’un monde pourvu de tous les attributs du divin, dont la Nécessité et le Destin constituaient le fondement. Or l’Astrologie des « philosophes » antiques reposait sur cette conception suivant laquelle les astres, exécuteurs des décrets du Destin, imposaient aux pauvres mortels un sort inéluctable les privant de toute forme de libre- arbitre. Inadmissible pour un Chrétien qui sait que la Vérité [le] rendra Libre. Chacun des deux camps se trompant sur la nature et les fondements de l’Astrologie, enchaînée au fatalisme grec, le malentendu allait s’installer pour des siècles. Non que sa pratique disparût lorsque l’Occident fut devenu Chrétien. Mais sa présence se fit « officieuse ». Elle joua le rôle de la « favorite » qu’on visite en cachette, à l’insu de l’épouse légitime : l’Eglise, dont certains des plus hauts représentants l’entretenaient pourtant avec délices. Si bien que vingt deux papes eurent leur astrologue personnel. Le temps est peut-être venu de reprendre la discussion avec les Pères de l’Église qui fournirent à leurs successeurs l’essentiel de l’argumentation contre une Astrologie fort mal comprise. C’est cette entreprise de réconciliation que je tente dans cet essai. A défaut de convaincre ceux qui, apriori, ne voudront jamais l’être, il proposera aux esprits ouverts le portrait aussi « vrai » que possible de ce qu’offre l’Astrologie, non plus concurrente, mais auxiliaire zélée de la foi chrétienne, conductrice éclairée des hommes libres.