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astrologie & ennéagramme 

J'ai choisi le terme de comparée pour qualifier ma quête astrologique, parce que je ne veux être ni un chef d'école ni l'inventeur d'un énième Système Astrologique. Je ne suis pas non plus assujetti à un courant déjà existant et encore moins à un seul maître : il y a déjà beaucoup trop des uns et des autres, autoproclamés, dans ce domaine.
J’exprime en revanche, ma reconnaissance à tous ceux qui, émergeant du lot, hier et aujourd'hui, ont écrit de bonnes et belles choses sur l’Astrologie. Ils sont nombreux et je ne manque pas de les citer lorsque l’occasion s’en présente.

Pour ma part je ne suis qu'un cherchant - comme disaient autrefois nos amis canadiens - qui exerce sa réflexion sur tout ce qui lui est proposé en matière de connaissance et qui prend son miel dans chaque ruche en fonction d'une seule ligne directrice : la rencontre avec le réel.
Et ce qui caractérise le réel - en Astrologie comme dans toute autre discipline - c'est qu'il peut être intelligible et vérifiable par les moyens qui lui sont propres : l’accord entre ce que le thème révèle et le moi intérieur.
C'est ainsi que je prends garde en permanence d'éviter toutes les dérives ésotériques, quelles qu'elles soient. Par exemple l'explication d'un thème - donc d'une vie - par l'effet de supposées vies antérieures dont on ne sait rien sinon ce que certains inspirés ont pu en écrire, m’est totalement étrangère. Non seulement par conviction philosophique, mais parce que cela répond à un principe de base qui consiste à ne rien dire que mon consultant ne puisse vérifier par lui-même.
En revanche, signaler qu'il y a des tentatives explicatives liées à la théorie de la réincarnation, évoquer certains travaux sur ce sujet (et les travaux qui leur sont contradictoires), puis laisser décider à l'apprenant si oui ou non il peut adhérer à ces théories en lui donnant de bons principes de réflexion, voilà qui satisfait à la démarche philosophique observée dans cet ouvrage : guider une réflexion sans imposer un système définitif et intangible.

Mais, plus encore, je donne à ma tentative le nom d’Astrologie Comparée parce que notre réflexion ne doit pas se développer en vase clos dans une démarche qui risque vite de s’avérer sectaire. Elle ne doit pas être et n'est d'ailleurs pas coupée du réel et des autres disciplines, mais se conçoit que comparée à lui et à elles, en adoptant les leçons qui s’imposent de cette confrontation.
L'Astrologie ne doit plus être pratiquée comme une sorte de pseudo-gnose nébuleuse, mais comme une représentation vivante des correspondances qui se manifestent dans l’univers cosmique qu’elles ont contribué à créer et qui prennent sens en nous qui sommes seuls capables de les réfléchir et les connaître. Puis de les traduire en des langages spécifiques, telles que l’Astrologie ou l’Ennéagramme par exemple.
Loin de constituer une idéologie fermée sur ses certitudes, elle peut mettre alors ses symboles polysémiques au service des autres approches de la connaissance de l'homme : psychologiques, philosophiques, religieuses, mais aussi, médicales, politiques, pratiques, chacun choisissant son domaine de réflexion suivant son orientation, ses compétences ou ses préoccupations propres. Si Jupiter peut représenter la réussite sociale et matérielle pour celui-ci, le pouvoir pour celui-là, il pourra représenter la réussite à un concours ou un certain type de bonheur intime pour les deux suivants : univers différents, manifestations étrangères les unes aux autres, mais symbolisme unique à caractère typiquement « jupitérien » dans les quatre cas.

Ainsi, l'Astrologie pourrait devenir à l’égard ce que nous nommons « les Sciences Humaines » - qui sont d'ailleurs loin d’être des sciences au sens exact du terme - ce que la langue mathématique représente pour les sciences exactes ou, plus subtilement, la science musicale pour les compositeurs de tous les temps : une source inépuisable d'approches possibles pour exprimer ce qui échappe à la parole humaine.
Chaque école - dans chaque domaine - est à la recherche de la synthèse ultime qui couronnera l'édifice de la connaissance et le scellera définitivement. Cette volonté, louable mais illusoire,
dérive souvent, en philosophie, vers un système en isme fermé sur lui-même et détenteur de toute vérité : idéalisme, réalisme, scepticisme, nominalisme, positivisme, relativisme, positivisme, mécanisme, structuralisme, sans oublier platonisme, spinozisme, kantisme, cartésianisme, comtisme et j’en passe.... se succédant et se niant les uns les autres, sans voir que chaque nouveau système s’avère souvent plus sectaire et réducteur que celui qu'il veut invalider.
Au contraire l'Astrologie Comparée se veut attentive au seul réel, même s’il s’agit d’un réel qui ne se dévoile que de manière symbolique nécessitant une ou des approches particulières. Elle ne constitue pas un système ou une technique ; sa nature épiphanique, sémantique, iconique et correspondancielle en fait la langue apte à exprimer tout ce que l’activité surconsciente, analogique et homologique de l’esprit humain est apte à saisir de la Toute-Réalité cosmique pour le traduire en leçons de sagesse.
Elle respecte les divers courants astrologiques sérieux, favorise le dialogue avec eux mais, soucieuse de préserver son caractère métadisciplinaire, elle cherche surtout à établir des passerelles avec les grandes écoles philosophiques ou psychologiques qui ne commencent
pas avec Sartre, Freud ou Lacan, mais avec les philosophes grecs et se fortifie chez les auteurs médiévaux, les Pères de l’Église en particulier, dont la conception du monde confirme souvent la validité de sa vision et de sa démarche.

Ce qui l'intéresse c'est la façon dont on peut interroger le réel et les présupposés que certains lui imposent ; comparer des méthodes et des résultats d’analyses et d’observations pertinentes pour enrichir une palette d'interprétations, dans lesquelles l'apprenant choisira librement, à partir de ses lumières et de son expérience propres, ce qu’il pense être le vrai. Je rappelle souvent à mes étudiants l'aphorisme de Kant, pour une fois bien inspiré : On n'apprend pas la philosophie, on ne peut qu'apprendre à philosopher.
Cela définit bien l'objectif profond de cette transmission que je tente ici : apprendre à penser en Astrologue. C’est pourquoi j'ai choisi le buste de l’Aurige du Musée de Delphes comme emblème. En tant que modeste conducteur de char, il incarne ma volonté de servir de simple guide à ceux qui veulent s’engager sur la voie astrologique en respectant la liberté d'un parcours qu'il n’appartient qu’à eux de défricher et de suivre.
Si ma démarche peut y contribuer, je n’aurai pas démérité de la confiance de ceux qui l'auront suivie.