décembre 5, 2024

LE DERNIER PAPE ? VRAIMENT ?

Procédons à ce qu’au cinéma on appelle  un « flash back »

Il y a un peu plus de onze ans – au début de 2013 -  je décidai de consacrer une étude à la question qui occupait les esprits alors, à savoir la décision de Benoît XVI qui venait d’annoncer sa prochaine démission en fin février, et d’en profiter pour replacer cette démission dans le cadre de la célèbre Prophétie de saint Malachie sur la succession des papes. J’intitulai donc ma petite chronique : "De Gloria Olivae » ou le dernier pape de la Prophétie ?

Je reprends aujourd'hui cet article et le complète par une étude du thème natal du pape François, actuellement régnant, car il est certain que les différents papes qui se sont succédé sur le trône de Saint Pierre dans la deuxième partie du vingtième siècle représentent, dans leur ensemble, un moment-clé de l’Histoire mondiale, que nous ne saurions laisser de côté.

Et il est tout aussi certain que l’élection du successeur de François, - qu’on peut estimer assez proche en octobre 2024 où je reprends ce texte -, constituera une sorte de point d’orgue quant à l’avenir d’une Institution bimillénaire clé de voûte de notre civilisation, mais qui a tellement évolué au cours des soixante dernières années, qu’il est difficile quelquefois de la reconnaître. C’est à tel point qu’on se demande – souvent avec angoisse pour le catholique de cœur – si elle survivra en tant qu’institution humaine car, en tant qu’Institution Divine, nous savons bien - par la bouche même de Notre Seigneur - ,  que les portes de l’Enfer ne prévaudront point contre elle  (Matthieu 16.18) et que le ciel et la terre passeront mais Mes paroles ne passeront pas (Matthieu 24 :35).

Ainsi, tout en cultivant cette vertu d’Espérance qui nous permet de garder le cap sur l’essentiel en toutes circonstances, nous ne pouvons pas nous empêcher, simples mortels que nous sommes, de nous inquiéter de ce que nous réservent encore les temps obscurs dans lesquels nous sommes entrés, dans l’attente des aurores béatifiques qui nous sont promises par les Écritures. Comment allons-nous devoir traverser les orages qui semblent s’amonceler sur le monde – et singulièrement sur une Église en pleine crise ?

C’étaient là les questions que je cherchais non pas à résoudre car ce n’est pas à portée d’homme, mais à débrouiller quelque peu.

Voici le corps de cet article de 2013.

Aujourd’hui, lundi 11 février 2013, Benoît XVI annonce officiellement qu'il démissionnera au 28 février prochain.

C'est un événement doublement inouï.

] D’abord parce qu'à à ma connaissance, il n'y eut que trois démissions de papes avant Benoît XVI dont deux ne comptent pas vraiment :

  • Benoît IX qui en 1045démissionna au profit de son oncle, Grégoire VI.
  • Grégoire VI lui même, qui, accusé d’avoir poussé Benoît IX à la démission fut poussé à cette même démission l'année suivante. En 1046 donc.

Ces deux démissions, très irrégulières, peuvent être considérées comme nulles et non avenues sur le plan canonique dans l'histoire de l'Église  

Mais il n'en va pas de même avec Célestin V, ascète, ermite et vénéré de son vivant, beaucoup plus mystique qu'homme d'appareil et qu'on élit pape - contre son gré - le 5 juillet 1294 alors qu'il est âgé de 80 ans (un an de plus que Benoît XVI au moment de son élection). Peu enclin au rôle d'homme de paille, notre saint moine concocte alors un décret qui l'autorise à démissionner …et en fait bon usage. Il quitte sa charge en toute régularité le 13 décembre de la même année. Son règne aura duré 7 mois ! Il est d’ailleurs canonisé 19 ans plus tard en 1313. On peut ainsi considérer que Célestin est le seul pape à avoir démissionné avant Benoît XVI.

Conclusion : il y a 719 ans qu'un pape n'avait pas démissionné de sa charge. C'est assez remarquable pour être noté surtout si on considère que l’Histoire de l’Église n’a connu que deux démissions en 2014 ans. Être pape c’est comme être roi de droit divin, ou même comme être simple « fils de ». Nulle décision humaine ne peut faire que vous perdiez l’identité qui vous a été donnée dans le plan divin.

] La deuxième raison de s'arrêter un peu et de méditer cet événement inhabituel en soi, est liée au fait que Benoît XVI est le dernier pape bénéficiant d'une devise dans la fameuse prophétie de saint Malachie.

Je sais, cette prophétie est contestée (comme toutes les prophéties) ou plutôt il est contesté que saint Malachie en fût vraiment l’auteur. Bernard de Clairvaux, son contemporain, qui écrivit une biographie sur lui n’y fait aucune allusion. Ainsi que tous les autres religieux qui se sont intéressés à la vie ou ont étudié les écrits, de ce saint Irlandais. Nulle prophétie n’est évoquée dans leurs textes.

Mais n’en est-il pas de même pour certaines découvertes scientifiques attribuées par l'Histoire à certains personnages mais, en fait, réalisées par d'autres ? Il n'en demeure pas moins que la découverte s'avère bonne et fertile de possibilités en elle même, quelque soit son géniteur. Le lecteur qui voudrait s'intéresser à ce domaine plein se surprises, pourra consulter la liste des ouvrages qui y ont été consacrés sur google. Il ne sera pas déçu.

Donc Benoît XVI est le dernier pape à bénéficier d'une devise dans cette célèbre prophétie : "'(De) gloria olivae" qu'on peut traduire par "de la gloire de l'olivier ou de l'olive". Je reviendrai sur la signification qu'on peut attribuer à cette devise.

Après Benoît XVI la prophétie annonce la venue de "Petrus Romanus" (Pierre le Romain) et elle est ainsi détaillée dans la première édition du Lignum Vitae (1595) d'Arnold de Wyon :

In psecutione. extrema S.R.E. sedebit. / Petrus Romanus, qui pascet oues in multis tribulationibus : / quibus transactis ciuitas septicollis diruetur,/ & Iudex tremendus iudicabit populum suum. Finis. Ce qui voudrait dire : « Dans la dernière persécution de la sainte Église romaine siégera Pierre le Romain qui fera paître ses brebis à travers de nombreuses tribulations. Celles-ci terminées, la cité aux sept collines sera détruite, et le Juge redoutable jugera son peuple"

Pas très réjouissant comme on le voit, mais pour qui observe la marche du monde et réfléchit un peu sur la somme des menaces – toutes radicales, c'est à dire en puissance d'éradiquer le genre humain : nucléaires, climatologiques, environnementales, voire démographiques – qui pèsent sur lui, cette prophétie n'a rien de particulièrement surprenant. Ce qui est surprenant ce serait de croire que nous pourrions survivre sans remettre radicalement en question l’épais matérialisme individualiste et relativiste qui est le nôtre ; sans nous "convertir" à plus de sagesse et de mesure et sans renoncer à l'illusion mortelle, qui nous vient des "Lumières" d'un homme tout puissant seul maître de ses destinées. Nous ne sommes pas prêts d'en prendre le chemin et la récente dénaturation des genres sexuels et du mariage qui va transformer des hommes en " mamans" et des femmes en "papas" montre exactement le contraire[1].

Pour mieux apprécier la validité des prévisions concernant Benoît XVI et Pierre le Romain, intéressons nous aux devises des seuls papes du XXe siècle.

Vient d’abord Léon XIII (1878-1903)

Très long règne placé sous la devise Lumen in caelo, soit « la lumière dans le ciel" » Léon XIII appartenait à la famille Pecci dont les armoiries sont constituées par une comète dans un ciel d'azur. Vous avouerez que l'analogie est assez troublante…surtout quand on se rappelle que ces "prophéties" furent publiées au XVIème siècle !

Bien sûr, chacune de ces devises doit être interrogée à un niveau plus profond que les simples correspondances immédiates qu'on peut relever. Mais ce n'est pas l'objet de cet article. Ainsi peut-on faire remarquer que c’est sous ce règne que le premier avion s’éleva dans le ciel, 17.12.1903. Je ne sais si l’on peut considérer cette conquête technique du ciel comme une « lumière » pour les Chrétiens, mais passons...

Puis Pie X (1903-1914) Ignis ardens  = « Le feu ardent »

Pape élu un 4 août (sous le signe "ardent" entre tous : le Lion) fête de saint Dominique dont l'ordre est représenté par une torche ardente (!) et Pie X fut cardinal du titre de Saint Bernard-aux-Thermes. Bien chaud tout cela, non ? Mais surtout c’est la flamme que mit ce pape à défendre et à maintenir la tradition constante de l’Église contre les premières attaques du modernisme qui, sans doute, justifie pleinement cette devise.

Benoît XV (1914-1922) : Religio depopulata = « La religion dépeuplée ».

Comment ne pas apercevoir derrière cette devise, les effroyables hécatombes qui marquèrent la Première Guerre mondiale d’abord[2], puis la terrible épidémie de grippe dite "espagnole" ensuite[3] ? Grippe (en fait peste) appelée « espagnole » alors que le germe (H1N1) en aurait été introduit en Europe par les troupes américaines à partir du Kansas où on les avait regroupées, mais que seule la presse espagnole (l’Espagne était étrangère au conflit mondial) en parla. Et, pour couronner le tout, les massacres de la révolution communiste en Europe, qui dépeuplèrent – au sens propre comme au sens figuré - les églises et les lieux de culte du monde chrétien.

Pie XI (1922-1939)Fides intrepida =  « La foi intrépide »

C'est le pape qui est à l'initiative des nombreuses missions et de l'action catholique, preuves d'une foi intrépide. C'est aussi le pape qui va condamner sans réserve dans deux Encycliques mémorables et à tour de rôle le nazisme et le communisme, alors que les armées de ces deux formes de luciférianisme actif, pourraient écraser le Vatican comme un papillon sous le pas d'un éléphant. C’est enfin et surtout, pour moi, le pape qui ose affirmer à la face d’un monde de plus en plus désacralisé « La Royauté Universelle de Jésus-Christ » dans son encyclique Quas Primas du 11.12.1925. Pas de « pachamama » au Vatican ou d’Indien emplumé à Assise avec Pie XI ! Qui, reprenant les vers de notre cher Corneille, disait que « Rome n’était plus dans Rome » depuis Vatican II ? Un mauvais esprit sans doute.

Pie XII (1939-1958) Pastor angelicus  =  « Le pasteur angélique ».

Appelé aussi le « pape de Fatima », c'est lui qui, entre autres initiatives, proclamera le dogme de l'Assomption, développera le culte du Sacré-Cœur, et défendra avec courage la dignité humaine dans son Encyclique "Humani Generis". Le pape le plus diffamé de l'Histoire - manœuvre de désinformation politique lancée par l'URSS contre un pape résolument anticommuniste[4]  - ce qui ne le rend que plus admirable.

Jean XXIII (1958-1963) "Pastor et Nauta" = Pasteur et Nautonier.

Le cardinal Roncalli fut  patriarche de Venise, ville de navigateurs dont les doges étaient " « mariés avec la mer ». Mais surtout c'est lui qui pilota la nef de l'Église, en pasteur et en nautonier, vers les eaux saumâtres du Concile Vatican II et mourut avant d'avoir pu mener cette tâche à son terme.

Paul VI (1963-1978) "Flos florem" = La fleur des fleurs.

Depuis la Bible, la fleur des fleurs, qui désigne quelquefois Marie, c'est le lys. Or, les armes de Paul VI comportent trois lys. Comme les Armes de France. De là à imaginer des origines mystérieuses qui rattacheraient le cardinal Montini à la famille royale de France…. Certains ne s'en sont pas privés sans que rien ait jamais pu être démontré. En revanche, il est à peu près assuré que Montini avait des origines juives par sa mère. A part Marie, fort maltraitée par le Talmud, y-a-t-il des rapports entre le lys et Israël ? D’autres mieux informés que moi, répondront peut-être à cette question.

Jean-Paul 1er (1978) "De mediate lunae" = De la moitié de la lune ou du temps moyen d'une lune ou de l'intermédiaire lunaire. Plusieurs traductions sont possibles.

Jean-Paul Ier mourut 33 jours après son élection ce qui donna lieu à beaucoup d'interprétations. Dont celle liée à un pontificat qui a duré approximativement un mois lunaire : 29,530589 jours (révolution synodique).

"Mais 33 jours ce n'est pas un mois lunaire !" m'objectera-t-on. Certes.

Voyons d'un peu plus près. Si on se réfère à la date d'intronisation du pontife - 3 septembre - par rapport à sa mort - 28 septembre - on tombe sur une période de 25 jours.

Et, si on fait la moyenne entre 33 jours (durée totale à partir de l'élection : 26.08.1978) et 25 jours (durée du règne à partir de l'intronisation 03.09.1978)                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                 on tombe très exactement sur 29 jours et quelques heures, ce qui est exactement la durée d'un mois lunaire synodique.

Mais cela ne correspond pas vraiment à la devise qui précise « demi-lune » et non « lunaison  complète ». J’avoue ne pas avoir trouvé la solution (ni astronomique ni mathématique) qui nous donnerait la clé de cette singularité. La seule interprétation que je me risquerais à proposer consisterait à envisager derrière cette formulation étrange, l’idée que non seulement ce règne serait court (une lunaison), mais surtout qu’il n’arriverait pas à son terme naturel car il serait interrompu par des circonstances rien moins que naturelles. Le prophète n’aurait trouvé d’autre moyen de souligner les circonstances des plus étranges de la mort de Jean-Paul 1er  que par cette expression de demi-lune... destinée à éveiller notre curiosité... et à conforter les légitimes soupçons d’empoisonnement qui ont été exprimés en cette occasion[5].

Mais je laisse aux experts le soin de trouver une meilleure explication s’ils en ont le moyen.

En laissant de côté cet aspect des choses en en s’en tenant au petit calcul évoqué plus haut, on avouera alors que cette devise est, pour le moins, stupéfiante de précision.

Jean-Paul II (1978-2005) "De labore solis" = "De l'éclipse solaire", "ou plutôt " Du labeur du soleil".

Il faut d'abord remarquer – sans nous y attarder - qu’après une évocation de la Lune on passe désormais au Soleil dans l’énumération de Malachie. Simple hasard ? Peut-être.

Au-delà de cet aspect des choses, je n'ai pas l'impression qu'on se soit posé toutes les bonnes questions, quant à cette devise. Certains y ont vu, parmi d'autres interprétations possibles, une allusion à l'éclipse solaire partielle qui eut lieu le jour de la naissance du pape. Eclipse qui ne fut d’ailleurs visible qu'en Australie et sur une partie de l'Antarctique. C’est maigre comme contenu symbolique.

Nous ne saurions donc raisonner ici en « géographes » car cela ne nous apprend vraiment rien sur le sens du règne de Jean-Paul II. Or, je le répète, si vous voulons approcher le sens de ces petites sentences, il nous faut abandonner  une logique trop terre à terre et nous efforcer de pratiquer une herméneutique un peu plus exigeante.

C’est ainsi que d'autres interprétations insistent soit sur la durée du Pontificat : 27 ans = quasi un cycle solaire calendaire[6] (28 ans) ou encore un cycle de la lune progressée[7] (environ 29 ans ¾).

Ce n'est pas faux mais c'est à la fois un peu bancal et superficiel. Rien de tout cela ne me satisfait.

Il suffit de regarder le thème de Jean-Paul II pour comprendre la devise, à condition qu'on ait quelques lumières astrologiques bien sûr.

Jean-Paul II naît le 18 mai 1920 à 06.30 à Wadowice. D'autres heures circulent mais, à mon avis, elles sont fausses; celle-ci nous est indiquée par le pape lui même dans une lettre à un ami. Et elle correspond admirablement à la destinée du pape comme on va s'en apercevoir plus avant.

Au moment de cette naissance nous assistons à une concentration remarquable dans le signe du Taureau : le Soleil étroitement lié à la Lune (NL) tous deux suivis de Mercure (maître de l'Asc Gémeaux) et de Vénus : quatre symboles dits "individuels" sur cinq, dans le même signe ! Rappelons que Vénus est le maître du Taureau et la Lune y est exaltée (c'est à dire particulièrement favorisée dans son expression). Même sans être astrologue on perçoit combien les valeurs "Taureau" (force, résistance, stabilité, mais aussi douceur, affectivité, amour de la vie : le Taureau est le grand signe de l'Incarnation) sont ici valorisée, exaltées, exacerbées. Or le Taureau, deuxième signe du Zodiaque survenant au cœur du printemps - qui s'ouvre au Bélier - est celui où les valeurs solaires qui ont explosé au signe précédent pour chasser l'hiver et ouvrir un nouveau cycle de vie (c'est pourquoi le Soleil est "exalté" dans le signe du Bélier), se concentrent, se focalisent, se polarisent intensément pour "produire". Il ne s'agit plus de chasser l'hiver et de partir à l'assaut d'un nouveau cycle en dilapidant des forces neuves (combativité et impulsivité du Bélier) mais de féconder la Terre, de la réchauffer, de la faire refleurir et d'y favoriser l’épanouissement la vie sous toutes ses formes (saison des amours) de faire en sorte qu'elle produise - concept évoqué plus haut et très important au Taureau - des formes et des vies nouvelles. Vies nouvelles parfaitement exprimées par les valeurs matricielles/maternelles de la Lune (exaltée dans le signe) et de Vénus (maîtresse du signe) valeurs sensuelles, sensorielles, érotiques, charnelles, vitales. C’est pourquoi le mois de mai est « le mois de Marie » alors qu’aucune grande fête mariale n’y est célébrée. Ce qui se comprend si, nonobstant les valeurs « érotiques » que nous venons d’évoquer, on se souvient que Marie « conçue sans péché » étant Celle qui a porté le Seigneur et Lui a donné naissance (mystère de l’Incarnation), est l’archétype même de la fécondité, de la maternité et de la vie : les hommes sont des esprits incarnés et ils se doivent de faire honneur à cette double nature.

Or, du point de vue purement naturel, cette fécondité est liée au "travail du Soleil". Comme je l’ai rappelé plus haut, les jours rallongent intensément au mois de mai et lui permettent de féconder de ses chauds rayons (valeurs symboliques masculines) les valeurs lunaires et vénusiennes (valeurs symboliques féminines). D'ailleurs vous trouverez quelquefois cette expression de "travail du soleil"  dans la littérature astrologique ancienne quand tel ou tel auteur veut qualifier le signe du Taureau.

Ainsi, quand on observe l'énorme somme des réalisations pastorales, théologiques et politiques que Jean Paul II a produites au cours d'un Pontificat où il contribua à nous délivrer d'une des pires calamités que notre monde ait connu – le Communisme "intrinsèquement pervers" – quand on observe son action incessante en faveur de la vie, lui qui fut l’ami du Pr Lejeune[8] avec qui il fonda l’« Académie Pontificale Pour la Vie », on saisit parfaitement le sens de sa devise "de labore solis

Mais il est une autre explication tout à fait complémentaire de celle-ci et qui en nous donne accès au pôle sacrificiel de cette existence.

Elle est dépendante de l'étymologie du mot "travail" :

"Le mot latin populaire "tripalium" désignait un instrument d’immobilisation (et éventuellement de torture) à trois pieux. On appelle encore "travail" un appareil servant à immobiliser les chevaux rétifs pour les ferrer ou les soigner. Le  mot "travail" désignait autrefois l’état d’une personne qui souffre (ce sens est toujours utilisé en obstétrique). Il a été étendu ensuite aux occupations nécessitant des efforts pénibles, celles des "hommes de peine", puis à toutes les activités de production.

Là encore, le thème et la vie de Jean Paul II sont en parfait accord avec cette devise venue du fin fond de Moyen-Âge.

Sans vouloir m'étendre outre mesure sur ces explications, je ferai remarquer que le signe du Taureau et les planètes qui l'habitent et que j'ai décrites plus haut, sont en Maison XII du thème : "Carcer" (la prison) dans l'astrologie ancienne ! Elle symbolise les lieux de souffrance et les grandes épreuves de l'existence (hôpitaux, prisons, exils, donc maladies graves, incarcérations, immobilisation, mauvais traitements…) celles qui nous purifient et nous ouvrent à la transcendance quand on les accepte (en Maison XII il est inutile de penser à se "révolter". C'est un lieu symbolique où il faut d’abord subir, se soumettre pour accéder à une libération par le haut ensuite…si nous en avons l'étoffe).

Or, à partir de mai 1981 où il subit un attentat qui faillit le tuer (il s'en fallut d'un cheveu…ou d'une intervention de Marie, chacun choisira) la santé du pape est allée en se dégradant progressivement du fait des séquelles de sa blessure, et d'autres maux (maladie de Parkinson) qui vinrent se greffer sur ses souffrances premières. Si bien que la majeure partie de son Pontificat ne fut qu'une longue suite d'hospitalisations, opérations, souffrances permanentes, qu'il surmonta sans jamais interrompre un travail écrasant. Si Jean-Paul II est le pape qui a le plus voyagé de toute l'histoire de l'Église, je pense qu'il est aussi celui qui a le plus écrit (Ascendant Gémeaux) : discours, encycliques, décrets, livres, Motu Proprio, que sais-je encore. Son oeuvre écrite doit comporter quelques dizaines de milliers de pages et sa réalisation orale devrait pouvoir occuper des centaines d'heures d'écoute. Une réalisation proprement « solaire », « lunaire » et « vénusienne » par sa fécondité, sa force et les valeurs qu'elle véhicule : l'amour (Vénus) du Christ pour les hommes.

Mais une œuvre colossale qu'il convient de mettre en perspective avec les maux terribles qu'il eut à supporter ; quand on considère les dernières années de son Pontificat par exemple, on ne peut pas ne pas évoquer une longue "passion" (du verbe pâtir qui donne patient (le malade) comme tripalium, instrument de torture, a donné le travail ). Une passion vécue de manière pleinement solaire : avec courage, panache, héroïsme même puisqu'il assuma sa charge jusqu'au bout en témoignage de participation volontaire à la Passion du Christ.

D'autant que le thème présente une autre configuration remarquable : une conjonction Jupiter/Neptune (pour faire court : les deux symboles de la religion et de la foi) dans le signe du Lion, signe du Soleil, qui, en astrologie évoque la volonté, la conscience, la noblesse et la générosité, sans oublier une tendance plus ou moins accentuée au narcissisme et à un certain goût du spectaculaire dont JP II ne sut pas toujours se préserver.

Enfin, une dernière interprétation, qui m’est personnelle.

J’ai souvent remarqué, dans le cadre de ma consultation, que la Maison XII que j’évoquais plus haut pouvait être rapportée à l’expérience prénatale. En effet, si on peut analogiquement considérer la Maison I et l’Asc, comme le lieu de l’éveil de la conscience à elle-même, donc à la naissance, il devient logique de considérer la Maison XII (en analogie avec les Poissons d'ailleurs) comme le lieu de la gestation précédant ladite naissance.

Or, il me semble bien que l’Église qui avait déjà entamé une profonde métamorphose après Vatican II et le règne de Paul VI, a fini sa longue période de gestation après le passage de Jean-Paul II et que l’Église du XXIème dont ont hérité Benoit XVI et François I, n’a plus grand-chose à voir avec la matrice dont elle est issue : la matrice traditionnelle. Encore un coup du « travail du soleil » ? J’en doute, car à juger de l’état de l’Église en 2024 où je reprends cet article ancien, je parierais plutôt sur une « éclipse du soleil ».

Or justement Karol Wojtila est né sous une éclipse de soleil, comme nous l’avons vu dès le début de cet article !

Ce qui pourrait nous inciter, moi le tout premier, à admirer les qualités profondément humaines, voire héroïques, déployées par ce Pape solaire dans l’exercice de ses fonctions, mais à déplorer l’obscurcissement du travail du soleil – l’Esprit de Dieu conduisant Son Église et inspirant son enseignement traditionnel - auquel il a fortement contribué en reprenant à son compte et en diffusant largement les altérations et adultérations (symbolisées par le symbole de l’éclipse) par lesquels Vatican II (Concile Moderniste) a compromis – peut-être définitivement – notre accès à la Vérité.

Certes le Pontificat de Jean-Paul II se rapport au Soleil et à sa Lumière, mais il s’agit d’une Lumière qu’on a mis sous le boisseau : Maison XII.

Ainsi doit-il être évident qu’on doit toujours interpréter le langage symbolique avec une forme d’objectivité et/ou de perspicacité telle qu’elle nous évite d’en rester à la superficie – souvent brillante mais aveuglante – des choses pour permettre à la lumière d’accéder à des significations beaucoup plus profondes.

Benoît XVI (2005-2013) "Degloria olivae" = (de) la gloire de l'olivier/de l'olive.

Pour comprendre cette devise il faut se souvenir que la colombe que Dieu envoya à Noé, le père des hommes, pour lui manifester pardon et réconciliation tenait dans son bec un rameau d'olivier. (et non un fromage...).

Si on scrute la Bible on trouvera certainement d'autres exemples de cette signification de paix et de réconciliation qui s'attache à l'olivier et à l'olive, dont la plus belle est celle qui concerne la personne de la Vierge car "l'olivier est la plante ; l'olive, le fruit ; l'huile, le suc. L'olivier produit une fleur parfumée, d'où se forme l'olive qui est d'abord verte, puis rouge et enfin mûre. Sainte Anne fut l'olivier d'où germa la fleur au parfum incomparable de la Vierge Marie. Celle-ci fut verte, demeura vierge dans la conception et la nativité du Sauveur, avant l'enfantement et dans l'enfantement ; elle fut rouge dans la passion de son Fils, lorsque l'épée transperça son âme ; elle fut mûre dans l'Assomption d'aujourd'hui, car elle est épanouie et possède le bonheur de la gloire céleste"

On connaît la dévotion de Benoît XVI pour la Vierge Marie. Voici d’ailleurs un extrait d'une interview que le pape donna il y a quelques années au journaliste Peter Seewald et intitulée :

"Benoit XVI invite à se mettre à l'école de Marie"

" À la question du « Que signifie Marie pour vous ? », Benoît XVI, alors cardinal Joseph Ratzinger, revenait sur la place nouvelle et essentielle occupée par Marie : [Marie, c'est] une expression de la proximité de Dieu. À travers elle, l'Incarnation devient une réalité tangible. Il est émouvant que le Fils de Dieu ait une mère humaine et que nous soyons tous confiés à cette mère. Lorsque Jésus, sur la croix, confie Jean à sa mère, Sa parole dépasse de loin l'instant, pour concerner toute l'histoire. Par cette recommandation la prière à Marie ouvre à chaque homme un aspect particulier de la confiance en Dieu, de sa proximité, tout bonnement de la relation à lui. » Régulièrement, Benoît XVI invite tous les hommes à se mettre à son école et à se placer sous sa maternelle protection.

Marie est la véritable Arche de l'Alliance, le véritable Temple où Dieu s'est incarné. C'est dans ce cadre que la dévotion mariale prend toute sa place. À ce sujet, le pape Benoît XVI évoque le concile Vatican II : Ma mémoire garde le souvenir indélébile du moment où, entendant ces paroles, Nous déclarons la Très Sainte Vierge Marie Mère de l'Église, spontanément les Pères se levèrent d'un bond de leur siège et applaudirent debout, rendant hommage à la Mère de Dieu, à notre Mère, à la Mère de l'Église . En honorant Marie, l'Église n'invente pas quelque chose « à côté » de l'Écriture. Elle répond à la prophétie faite par Marie lorsqu'elle visite sa cousine Elizabeth « Désormais, toutes les générations me diront bienheureuse ».

Devenu pape en 2005, Benoît XVI n'a de cesse d'encourager cette dévotion par la prière du Rosaire et la visite de sanctuaires mariaux. » (fin de citation).

Ces phrases sont sans équivoque sur le rôle central de Marie dans la pensée et le cœur de Benoît XVI.

D’autre part, si le cardinal Ratzinger a choisi le prénom Benoît pour régner sur l'Église, c'est d’abord en mémoire de saint Benoît, patron de l'Europe, et ensuite en mémoire de Benoît XV (1914-1922), pape qui se caractérisa par ses efforts inlassables en faveur de la paix alors que l'Europe se déchirait dans la Grande Guerre. A tel point que les Français l'appelaient "le pape allemand" et les Allemands "le pape français". Ce qui témoigne éloquemment de l'effort impartial du pape en faveur de la paix au profit de tous les peuples chrétiens d'Europe.

Enfin, la troisième explication, et non la moindre, c'est l'effort de Benoît XVI pour rétablir la paix dans l'Église, tellement troublée dans cette période post conciliaire.

Sans trop épiloguer, j'en veux pour preuve ces extraits d'un article paru dans "Le Figaro.fr" du 12 février 2013.

"… Il avait prévenu dans son discours programme de décembre 2005 qu'il entendait réconcilier l'Église avec elle-même en mettant un terme à un passif qui la paralysait depuis la fin des années 1970, donc depuis presque un demi-siècle. Alors que l'Église catholique avait cherché à se redéfinir lors du concile Vatican II, elle avait perdu une certaine substance, en se coupant de ses racines patrimoniales les plus anciennes. Très conscient des conséquences de ce problème, Benoît XVI n'a eu de cesse de réconcilier l'Église actuelle, moderne, avec la tradition chrétienne de deux millénaires.

Encore un paradoxe, cette quête d'identité et de paix intérieure l'a fait souvent passer pour un «traditionaliste» ne pensant qu'à une restauration, mais il a plutôt cherché la réconciliation. Si cette dernière n'est pas totale, le chemin intellectuel que ce pape a fait accomplir à l'Église en moins de huit ans est considérable….

Il y aura eu, en revanche, deux combats perdus sur des dossiers que Benoît XVI avait pourtant très à cœur [NA : de traiter]. Le premier porte sur les lefebvristes, ces catholiques qui refusent l'évolution de l'Église depuis le concile Vatican II. Comme personne, Benoît XVI aura tout fait dès 2005 pour trouver une solution [NA : Pas sûr que Mgr Lefebvre qui avait négocié avec le cardinal Ratzinger et qui, depuis, l’appelait « le serpent » aurait approuvé cette version des choses]. Il aura accédé à leur demande : reconnaissance de la messe, dite en latin, selon l'ancien rituel, comme rite admis à titre extraordinaire et non plus marginalisé ; levée des excommunications qui frappaient les quatre évêques que Mgr Lefebvre avait ordonnés contre l'avis du Pape, au prix d'une honte mondiale subie par Benoît XVI quand les propos négationnistes sur la Shoah de l'un d'entre eux, Mgr Williamson [NA : dont il est apparu depuis qu’il était un « infiltré » dans les rangs traditionnaliste] ont été révélés. Bref, les négociations très difficiles sur le concile Vatican II n'auront pas permis de trouver un accord à temps, et aucun des futurs candidats potentiels à la succession de ce pape ne présente une telle bienveillance. [NA : c’est le moins qu’on puisse dire de son successeur, émule de Don Camara de révolutionnaire mémoire]

L'autre dossier est d'ordre géopolitique. Benoît XVI rêvait de réconcilier les deux Églises catholiques présentes en Chine. L'une, des catacombes, fidèle à Rome, l'autre, officielle, contrôlée par le régime. Là encore, il aura tout fait pour que les catholiques de ce pays prometteur puissent parler et prier d'une seule voix, mais ce rêve aura tourné court, tant la méfiance réciproque et l'influence du Parti communiste auront empêché ce dessein."

Commence-t-on à comprendre, à la lumière de ces réflexions, le sens et la portée du la devise du pape "la gloire de l'olive" ? Je l'espère car, pour moi, c'est très clair.

De même qu’apparaît très clairement, dans cet effort du pape pour mettre un pied de chacun des côtés du Rubicon, son Asc Poissons qui lui a évité d’avoir à trancher clairement entre ce qui relève de la Tradition et ce qui relève de la Subversion, voire de l’apostasie, dans l’aventure conciliaire... qu’il avait d'ailleurs largement encouragée et soutenue en son temps. Si les expressions chèvre-chou ou ni chair ni poisson  ont un sens quelconque, je ne suis pas sûr qu’on ne puisse pas les appliquer à certaines de ses prises de position qu’on peut confondre alors avec une attitude pacifique et bienveillante.

Reste "Petrus Romanus" = Pierre le Romain ?

Cette dernière prophétie apparaît pour la 1re fois dans l'édition princeps d'Arnold de Wyon du Lignum Vitae de 1595.

Bien sûr c'est la plus excitante puisque nous n'avons pas l'expérience de l'Histoire pour la décrypter.

Mais aussi parce que c'est la dernière et qu'elle semble impliquer une fin et un commencement. On peut donc parfaitement la considérer comme eschatologique. D'autant que nous vivons une époque où la persécution contre l'Église et le Catholicisme prennent une tournure délibérément évidente et officielle dans une France menée par une forme d’athéisme agressif qu’on appelle « progressisme » et, désormais, « islamo-gauchiste » (qui a phagocyté tous les appareils de l'information, de l'enseignement et de la culture) et par la Maçonnerie triomphante (les lois les plus contraires à notre civilisation chrétienne ainsi que celles qui se préparent, ont été et sont toutes conçues dans les loges du G.O avant d'arriver en conseil des ministres et à l’Assemblée : avortement, mariage homo, euthanasie et j’en passe).

Une France dans laquelle quarante églises ont brûlé entre janvier 2023 et septembre 2024. Une France où la mairie de Toulouse - ville qui abrite les cendres de saint Thomas d’Aquin, le docteur angélique, lumière de l’Église -, a dépensé 4,7 millions d’euros pour organiser une grande fête satanique avec défilé rien moins qu’infernal dans les rues de cette ancienne capitale de l’hérésie cathare à la grande joie de centaines de milliers de décérébrés qui viennent admirer ce qui les corrompra et les détruira un jour.

« Trois signes prodigieux, la croix de Satan, le Sigil de Lucifer et le signe de la bête sont apparus sur les rives du fleuve. Ils sont les clés de La Porte des ténèbres »  explique aimablement le livret officiel sur le site de La Machine, nom officiel donné à ce cauchemar infernal sur roulettes [...] De créatures maléfiques, les rues sont maintenant infestées, elles réveilleront les morts et trouveront les damnés […]. Par ma flamme, je brûlerai leurs corps et emprisonnerai leurs âmes. » poursuit ce texte plein de poésie lyrique. C’est Lilith – NA : l’anti-Eve absolue et, au-delà, le contre-modèle de Marie, mère de tous les hommes – qui conclut le spectacle « L’eau et le feu ne font plus qu’un, les forces du mal veillent sur moi (sic) ... Plus rien ne m’arrête, vers le feu je m’avance, sous mes pas le sol vibre et se déforme, derrière le mur épais s’entendent les cris des damnés et les pierres se fissurent et les portes s’ouvrent. Venez à moi, venez au pont, dansez, vous êtes libérés. J’en appelle à la mort, j’en appelle aux forces du mal, j’en appelle aux démons, aux forces de l’ombre, à l’Apocalypse.

Qui aurait jamais pensé que le peuple français, baptisé à Reims, pût en arriver à se réjouir à évoquer de telles abominations et à appeler les forces du mal sur lui ? On songe aux juifs appelant à ce que le sang du Christ, le sang de l’Agneau, retombe sur eux et sur leurs enfants  (Matt 27 :25) ! On peut dire que leurs vœux ont été et sont encore exaucés. Ce qui ne nous rassure guère sur le sort qui nous attend à plus ou moins brèves échéance.

En effet, outre que l’Apocalypse (substantif dont chacun sait qu’il signifie « Révélation » « Dévoilement » et non « Destruction » sauf les minus habens qui ont conçu le livret bien sûr) n’a rien à voir avec les forces du mal (bien au contraire), cette dernière invocation révèle à quel niveau de désagrégation spirituelle et d’autodestruction notre patrie est parvenue après plus d’un siècle de propagation des « lumières » et de « laïcisme » obligé. La dimension spirituelle de l’être humain est indestructible, elle lui est aussi consubstantielle que sa dimension amoureuse et sexuelle. Ce qui signifie que la révolution ayant chassé le Christ des autels et des cœurs, c’est Satan qui tient maintenant la rue et mobilise nos concitoyens en recherche de « transcendance ». Privés de Lumière ils en viennent à se choisir des idoles de plus en plus ignobles à vénérer. Les USA n’ont-ils pas placé la religion sataniste au même rang que toutes les autres religions du pays ? « Égalitarisme » oblige, même dans l’ignominie et la bêtise.

Quant à l'Europe elle a apostasié ses racines chrétiennes et ne cesse de se prostituer aux délices du libéralisme et du mondialisme d'un côté, aux étreintes de l'islam par immigration exponentielle de l'autre, dans une entreprise de Grand Remplacement qui n’est que l’autre nom d’un Suicide Collectif organisé par les responsables mis en place en Europe par les forces obscures qui dominent le monde, depuis cinquante ans et plus.

On ne peut donc pas ne pas évoquer ces "temps difficiles" annoncés dans les Ecritures, temps de désolations qui doivent marquer la période précédant le retour de l'Agneau dans toute Sa Gloire ; ce qui constitue l’Apocalypse justement.

On a l'impression à observer notre société, ses délires, sa frénésie d'autodestruction, que la grande vague qui prit source à Athènes, à Jérusalem s’organisa à Rome pour fertiliser l'Occident, privée de l’énergie qu’elle puisait dans le Christ et dans le sang généreux des peuples européens, s'est éloignée en ne laissant derrière elle que les bas-fonds nauséabonds d’une civilisation autrefois parvenue à son acmé.

Notre espoir serait que cette vague que nous voyons s'éloigner dans une sorte de reflux nous laissant « sur le sable », annonçât, en fait de hautes marées compensatrices. Tout le monde, en effet, sait que le flux finit toujours par succéder au reflux pour investir de nouveaux les lieux mis à découvert, voire en conquérir d’autres.

La meilleure métaphore serait encore à chercher du côté du dieu Nil dont les crues et les décrues scandaient la prospérité et la vitalité de l'Egypte ancienne. Jusqu'à ce que le barrage d’Assouan vienne profondément bouleverser cet équilibre millénaire établi entre la terre et l’eau du fait du prométhéisme extravagant du colonel Nasser et de ses comparses soviétiques, robotisés par cinquante ans de marxisme.

S’il en était ainsi et que nous eussions affaire à un simple problème de cycle récurrent, nous pourrions nous réjouir de ces temps d'attente, très difficiles, mais que nous pourrions comparer à cette période de Carême qui précède Pâques, période marquée par le jeûne et la pénitence, mais qui préfigure la joie et la gloire de la Résurrection, c'est à dire la victoire de la Vie sur la mort.

Mais, là encore, et si nous nous en tenons aux « signes des temps », il se peut s’agir que d’Espérance (en Dieu) et nullement de Prévoyance (en l’homme) car, contrairement à l’optimisme prudent dont je fais preuve dans l’introduction de cet article, j’en viens à me demander si nous méritons réellement un tel réconfort à venir.

Bref. Il se pourrait bien que ce Pierre le Romain, "le pape sans devise", symbolisât une transition importante dans l'Histoire de l'Église et dans l'Histoire du monde tout court.

Vous pourrez vous reporter – si le sujet vous intéresse - aux prophéties qui courent depuis des siècles au sujet du "Grand Pape" et du "Grand Monarque" ; et l’avenir, quoique très sombre, vous paraîtra moins désespéré qu’on pourrait le craindre. Elles sont très accessibles à qui veut chercher... et trouver.

Vous pourriez aussi vous intéresser à cette fameuse 3ème partie du message de Fatima, si explicite qu’elle est toujours soigneusement occultée par les autorités vaticanes parce qu’elle annonce ni plus ni moins que l’apostasie (en fait : la trahison) de l’Église actuelle, issue de Vatican II. L’ensemble du message dont la Vierge Elle-même avait demandé qu’il fût publié en 1960 (ce qui prouve qu’Elle voulait pointer l’entreprise de démolition entreprise par ce concile décidé en janvier 1959 et noyauté et schismatique dès son ouverture en 1962) ne le fut jamais, si on excepte le faux publié sous Jean-Paul II à l’ouverture du 3ème Millénaire et destiné à nous faire croire que les événements terribles qui y étaient décrits étaient derrière nous car appartenant au vingtième siècle (d’où la date choisie en 2000).

De ce point de vue les clercs de haut rang ne sont pas différents de nos « élites » politiques : ils prennent les peuples et leurs ouailles pour des ensembles de crétins juste bons à tout avaler. Ils raisonnent comme ce cher Dr Goebbels qui affirmait que plus le mensonge est faux, plus il passe. Vue à court terme car les peuples finissent toujours par ouvrir les yeux pour découvrir que le roi est nu (voyez la côte de popularité d'Emmanuel Macron au moment où j’écris cet article : novembre 2024). François Dolto affirmait que dans une maison, les chiens et les enfants savent tout, toujours, surtout ce qui n'est pas dit. De ce point de vue je crois que les peuples finissent par tout savoir des affabulations et des trahisons de ceux qui dirigent leur « maison commune ». Malheur alors à ceux qui leur ont menti.

Pour ma part, je ne m'aventurerai pas dans la voie qui consisterait à commenter prophéties et messages mariaux, car cela dépasse souvent les limites de la connaissance et de la pensée humaine. Cet avenir de notre pauvre humanité ne concerne que les plans que Dieu a sur elle et sur ses capacités de sortir – avec Son aide et à condition qu’elle veuille retrouver le sens de l’humilité et le respect de la vie  – des ornières dans lesquelles elle est tombée et – pour certain(e)s : notamment nos « élites » politiques, culturelles et médiatiques, voire religieuses– dans lesquelles elle se vautre avec délices.

******

Voilà donc – en gros - ce que j’écrivais sur mon Blog en 2013, quelque temps avant l’élection de François Ier. Propos que j’ai quelque peu étoffés avant de les remettre en mémoire au lecteur comme introduction à une réflexion sans prétention sur le thème de Jorge Bergoglio, - figure majeure, mais tenace, ambitieuse et déterminée, de la théologie de la « libération » en Amérique du Sud pendant des lustres -, pontife inoculant sournoisement[9] les pires virus « modernistes » ou « progressistes » dans les veines de la morale catholique traditionnelle, tout en prononçant des homélies ou en publiant des textes à l’allure parfaitement orthodoxes sur le plan doctrinal.

Cette entreprise de destruction de l’Église et du monde chrétien en affichant les meilleures bonnes intentions du monde, a pris de multiples formes extérieures au cours de l’Histoire. D'abord par la diffusion d’hérésies et la propagation de révolutions ou de guerres, aboutissant, par exemple, aux schismes luthériens et calvinistes. Au fil des siècles le mouvement jusque là centrifuge et schismatique s’est inversé et est devenu centripète et corrupteur. C’est donc une nouvelle bataille doctrinale qui s’est engagée, mais à l’intérieur de l’Église celle-là et, - semble-t-il -, assez décisive pour sembler près de l’emporter. En d’autres termes l’évoquer c’est dénoncer ce long travail d’infiltration et de corruption théologique et intellectuel, destiné non plus à combattre l’Église mais à la corrompre lentement, jusqu'à ce qu’elle s’effondre comme un fruit blet. Action dissolvante et corruptrice qui se dévoile vers la fin du XIXème siècle, d'abord avec la théologie dite « moderniste » d’Alfred Loisy, mais qui, en fait, associe bien d’autres énergies et bien d’autres volontés qui vont se déployer tout au long du vingtième siècle et aboutir à Vatican II. Entreprise couronnée par l’arrivée de François sur le trôle de Pierre ramenant avec lui le paganisme et le panthéisme dont le Christianisme nous avait délivrés. Entreprise qui découronne le Christ Sauveur des Nations sous les termes beaucoup plus urbains d’œcuménisme, d’ouverture et de relations inter-religieuses.

Nous allons donc nous intéresser au thème de Jorge Bergoglio – 17.12.1936 – 21.00 – Buenos Aires - pape du grand renouveau d’une Église enfin ouverte au monde pour les uns – de la liquidation eschatologique de l’Église pour les autres, prélude à la Parousie qui verra le retour du Christ ... pour régler ses comptes, diront les moins policés de mes lecteurs. Pour rétablir le royaume de Son Père sur Terre, diront les plus miséricordieux.

Thème Natal de Jorge BERGOGLIO alias FRANÇOIS 1er Pape alias PIERRE LE ROMAIN ???
né le 17.12.1936 – 21.00 Buenos-Aires

Il est bien entendu que j’analyse le thème d’un homme et non celui d’un Pape.

Idéalement, pouvoir découvrir à partir du déchiffrement d’un thème natal, le rôle véritable qu’un homme occupe dans le vaste déroulement de l’Histoire du Salut (conduite par la Providence, ne l’oublions pas) serait d’un tel prodige, que n’ayant plus rien à découvrir - sinon d’accessoire -, nous pourrions nous abandonner à la plus vive des béatitudes.

En effet, chaque moment de ce vaste ensemble historique portant l’intégralité des intentions d’origine et des buts à accomplir – Dieu ayant conçu l’Univers, passé, présent, futur, d’un seul geste -, le comprendre, serait comprendre du même coup, les volontés du Créateur et le sens de Sa Création en leur intégralité. Autrement dit, cela reviendrait à se placer du point de vue de Dieu. Que désirer de plus ?

Je ne doute que pas que certains mégalomanes prétendent le faire – l’Histoire – l’Histoire très récente notamment – nous a prouvé que de tels hommes existent et qu’ils sont prêts à causer de terribles souffrances à poursuivre leur délire de toute puissance qui consiste à vouloir créer un monde et un homme entièrement neufs ! De nos jours je ne serais pas étonné que François, Macron et quelques autres à l’intérieur ou autour du CAC 40, ou à la tête de clubs et de sociétés très secrètes (ce sont souvent les mêmes), fissent partie de ces Illuminés, l’histoire de Lucifer, Prométhée, Icare et Faust ne leur ayant rien appris.

Mais ce n’est pas mon cas.

Je pars simplement du principe que la place éminente qu’un personnage peut occuper dans l’Histoire ne peut être étrangère à ses caractéristiques individuelles et à  ses choix : celles-ci et ceux-ci contribuant à l’accomplissement de la mission que ledit personnage s’est cru devoir accomplir ou que les circonstances l’ont amené à incarner ; devoir et circonstances offrant à ses dispositions naturelles le plein accomplissement de leurs potentialités.

Or c’est cela qui m’intéresse dans cette série de portraits de « célébrités » du vingtième siècle que je tente de réaliser dans cet ouvrage : saisir les motivations profondes, structurelles si on veut, qui sous-tendent le personnage que nous voyons agir sur la scène du monde. M’approcher au plus près de son âme, si on me permet d’utiliser cette notion qui paraît si étrangère à notre langage contemporain qu’il l’a remplacée par celle de code génétique.

Je ne sais pas – et personne ne le sait d'ailleurs – si une autre existence que celle que nous accomplissons ou avons accomplie (je parle pour moi qui arrive en fin de course) aurait été possible. J’aime à le rêver, mais je m’efforce de ne jamais confondre mes aspirations avec le Réel, je laisse donc cette question ouverte car, en fait, elle a aussi peu de consistance que celle des vies antérieures et du karma dont on nous rebat les oreilles ; l’une et l’autre attitude ne traduisent que la volonté d’un égo qui se voudrait tout puissant et immortel au lieu de s’accepter comme Créature finie, mortelle, mais promise à l’Éternité si elle s’arrache aux illusions fumeuses qui la protègent de la contemplation sereine de la mort et à l’ignorance totale des fins dernières.

En revanche, ce que j’affirme, c’est que quelle que soit l’orientation qu’un être humain, dans l’absolu, aurait eu l’entière liberté de choisir pour conduire son existence, : pape ou jardinier, fonctionnaire d’État ou aventurier, femme au foyer ou actrice à la mode, religieuse ou prostituée, il ou elle ne pourra pas échapper à ce qui le ou la personnalise en tant que sujet unique. Il ou elle sera simplement amené(e) à l’exprimer dans des lieux et en se servant d’outils différents, mais la caque sentira toujours le poisson, comme dit un dicton célèbre. Ce qui veut dire que dans quelque situation que nous nous trouvions, quel que soit le rôle que nous avons à jouer, nous nous trouvons toujours entièrement face à nous-mêmes, responsables de nous-mêmes, et aurons toujours à répondre de la façon dont nous avons usé des talents qui nous ont été confiés[1].

Comment se présente donc le thème natal de l’homme Bergoglio ?

D'abord – pour aller au plus simple - comme Sagittaire Asc. Cancer

Notre regretté ami André Barbault que je cite quelquefois car il a souvent la formule juste, résume cette combinaison de la manière suivante : L’instinct migrateur est profond et il s’exprime par le goût nomade des voyages, aventures et expéditions ; mais on reste attaché à ses origines, à sa famille, à sa résidence ; le désir de circuler doit se concilier avec le goût du home et du confort bourgeois. La sensibilité cherche une envolée vers la sphère idéale et peut s’exprimer en noblesse d’âme, en philanthropie, en foi généreuse, en bonté répandue.

Chacun de nous trouvera dans ce portrait trop succinct pour nous informer vraiment, quelque détail qui correspondra, au moins superficiellement, à un homme qui accomplit annuellement des milliers de km aux extrémités du monde pour « rallier les périphéries » en nomade de la foi qu’il s’efforce d’être ; un homme qui bénéficie d’une grande popularité à cause de sa « foi généreuse », de sa « philanthropie » de sa « bonté répandue ». Toutes qualités dont bénéficient surtout ceux qui non seulement contreviennent aux enseignements bimillénaires de l’Église, mais en trahissent délibérément l’enseignement bimillénaire, alors que cette pluie de qualités se tarit rigoureusement dès qu’il s’agit de ces Catholiques pour lesquels il n’a pas de mots assez méprisants, et contre lesquels il ne prend pas de sanction assez rigoureuse, du fait qu'ils s’obstinent à rester fidèles à la foi de leurs pères et à célébrer une messe tridentine que Benoît XVI, pourtant, avait non seulement largement libérée, mais dont il avait déclaré qu’elle n’avait jamais été abolie[2] et qu’elle avait donc toute sa place dans l’Église. Quatorze ans plus tard, le « bon » pape François, répond à son prédécesseur en publiant son Motu Proprio Traditionis Custodes (accompagné d’une lettre explicative) qui, d’après les spécialistes que j’ai pu consulter, prend l’exact contrepied des décisions de Benoît XVI, en ostracisant ce culte plus qu’il ne l’était du temps de Paul VI lui-même, qui lui avait déclaré la guerre.   

Barbault s’est-il trompé en traçant les lignes de force du Cancer et du Sagittaire, pour ne prendre que cet aspect précis du thème de FB ?

Bien sûr que non ! Barbault essaye ici de tracer les contours « archétypaux » minimum, de réalités extrêmement complexes dans leur mode d’expression et de manifestation. Car il est évident qu’il existe de multiples façons d’incarner un archétype et d’en exprimer  une facette, et qu’il existe aussi de multiples façon de les trahir ou de les détourner de leur cible véritable.

Ne jamais confondre ? quand on se mêle d’analyse astrologique, ce que le thème offre et demande, et ce que la personne – douée d’intelligence et de volonté propres – est capable d’en tirer.

Structures et Sous-Structures

Partons du fait que chaque thème est un « TOUT » insécable, représentant l’ensemble cosmique observé à partir d’un point précis du temps et de l’espace terriens.

Et acceptons l’idée que la Carte du Ciel chargée de traduire cette observation, n’a d’autre nature et projet que sémantique, iconique, analogique. Comme la toile, les peintures et les pinceaux du tableau n’ont d’autre utilité que de traduire une réalité qui ne pourrait jamais se manifester sans eux mais qui n’« est » pas eux : l’œuvre d’art par laquelle le peintre nous délivre la vision du monde qu’il porte en lui.

C’est ainsi que le matériel n’a de sens que de nous révéler le spirituel qui ne peut se manifester que par lui.

Ainsi, chaque carte du ciel est une œuvre d’art, un message,  dont le sens doit être interrogé – et, si possible, traduit - par l’Astrologue à partir des outils symboliques qu’il a à sa disposition. C’est une question que j’aborde à plusieurs reprises dans la suite de mes ouvrages, tant elle me paraît essentielle, je n’en dirai donc pas plus ici.

Mais de même que le critique d’art - ou le musicologue dans son domaine -, est amené à décomposer l’œuvre dont il tente de faire partager le sens à ses auditeurs ou ses élèves, de même l’Astrologue peut-il essayer d’aborder une structure aussi complexe qu’est un thème natal en dégageant plusieurs sous-structures qui, interagissant les unes sur les autres, délivrent le sens symbolique de la structure tout entière.

Sous-Structures du thème de Jorge Bergoglio.

Pour ma part j’en distinguerai volontiers 2 principales d’importance égale, 2 secondaires, 1 dernière difficile à estimer.

  • La Première Sous-Structure réunit harmonieusement (Trigone) Uranus dominant au MC
    • à l’amas constitué par Mercure et Jupiter en Capricorne, associés au Soleil à la toute fin du Sagittaire d'une part.
    • à l’Asc Cancer d'autre part.
    • l’amas Mercure-Jupiter-Soleil étant, lui aussi, curieusement relié à Neptune en Vierge, par trigone à partir de Mercure mais par carré à partir du Soleil. Curieuse dualité qui ne souligne que la bivalence qui a fait de la duplicité la marque emblématique de son règne, détruisant dans des discours improvisés (en avion par exemple) ou dans des lettres privées mais destinées à être diffusées, l’orthodoxie qu’il feint de maintenir dans ses homélies ou ses textes plus officiels. Rien qui ne puisse choquer de la part d’un Sagittaire qui cherchant à justifier des point de vue irréconciliables, procède souvent à des amalgames douteux.
  • La Seconde Sous-Structure reprend Uranus culminant au MC en Taureau
    •  Au double-carré d’une opposition constituée par Pluton à la toute fin du Cancer d'une part et par la conjonction Lune (Maîtresse d’Asc) à Vénus en Verseau, d'autre part.
  • La Troisième Sous-Structure relie Saturne en Poissons
    • A Neptune en Vierge par opposition
    • À l’Asc Cancer par trigone
    • A Mercure en Capricorne par sextile enfin.
  • La Quatrième Sous-Structure reprend Mercure en Capricorne (et tout l’amas auquel il appartient avec lui, dans la conception de l’Astrologie Globale qui est la mienne)
    • Affronté à Mars en Balance par carré
    • Ce dernier soutenant le Soleil en Sagittaire par sextile.
  • Enfin la Cinquième Sous-Structure devrait nous interroger sur le trigone que Pluton (maître du Scorpion) à la pointe du Lion (cinquième Signe) lance à la Lune Noire justement située à la pointe de la cinquième Maison - amours, enfants, créations, procréation  – et en Scorpion, signe de Pluton !

Reprenons chacune des sous structures (sst).

  • Première Sous-Structure (voir plus haut)

Elle affronte un « moi » Cancer, sensible, réceptif, vulnérable, souvent compatissant, mais en recherche permanente de cette sécurité et affection qu’il a trouvée dans la matrice maternelle, puis dans sa famille, et qui le conduit quelquefois à se comporter de manière infantile, voire parasitaire, la maturité et le sens des responsabilités ayant du mal à s’installer.

Nous verrons, avec la deuxième SST, comment le sujet a tenté de se protéger et de surcompenser ce qu’il devait considérer comme un handicap de départ ou comme une forme quelconque de sentiment d’infériorité.

Surcompensation nécessaire car face à cet Asc Cancer, plutôt immature et « féminin » nous nous trouvons en présence d’exigences pour le moins contraires :

  • Le Soleil est en Sagittaire dont la vocation consiste à se dépasser soi-même (et souvent les autres) dans la quête d’une forme quelconque de supériorité et d’accomplissement au service d’un grand projet ou d’une grande ambition. Chaque signe/étape du zodiaque ayant son problème central à affronter et résoudre, celui du Sagittaire est sans aucun doute celui de la surestimation de soi aboutissant à toutes sortes de difficultés, parmi lesquelles la rébellion contre les lois établies, la perte du sens des réalités et la mégalomanie, voire l’histrionisme.

Barbault, dans le petit extrait que j’ai cité plus haut, nous donne une version très soft, quasi idéale, des rapports Cancer/Sagittaire. Je ne suis pas sûr qu’elle convienne ici.

Pourquoi ?

Pour deux raisons.

  • La première est liée à la présence très proche de Jupiter en Capricorne. Une conjonction Soleil (maître du Lion)-Jupiter (maître du Sagittaire, ne l’oublions pas) ne peut aller que favoriser cette propension à vouloir prendre toute la place, à vouloir décider, diriger, commander, briller, épater, s’étaler, etc...

Mais, ce n’est pas n’importe quel Jupiter auquel nous avons à faire. C’est un Jupiter placé « en chute ». C’est-à-dire privé de ses moyens naturels de jouer son rôle : se développer, s’épanouir, commander, diriger, organiser, etc...

C'est à dire que pour « compenser » cette déficience le sujet, non seulement pourra s’avérer maladroit, intransigeant, tatillon dans toutes les questions concernant son autorité, mais il aura tendance à l’exagérer outre mesure jusqu'à se montrer arbitraire. Ce que font beaucoup de personnes quand elles se savent en tort ou en échec : elles en rajoutent dans l’argumentation et elles élèvent la voix. Malheur alors aux pauvres collaborateurs si elles se trouvent en position d’autorité car le scenario qui se joue là est celui – éternel – du loup et de l’agneau.

  • La deuxième raison, et pas la moindre, est constituée par cette présence dominante d'Uranus au sommet du thème (au MC, pour utiliser le terme technique). En fait, position qui fait d’Uranus, la clé majeure de l’interprétation de ce thème.

Jorge Bergoglio est un Uranien, comme Macron, comme Trump comme De Gaulle, comme Hitler, comme Poutine, et même comme Erdogan d’une certaine façon. Même si chez chacun d’eux on peut constater l’importance d’autres facteurs qui viennent nuancer l’analyse, on peut affirmer qu’ils sont avant tout des Uraniens.

Nous savons qu’Uranus – découvert en 1781 ! - est un principe de détachement, de rupture, d’affranchissement, de libération, voire de révolution (très présent dans la guerre d’indépendance américaine, comme dans la crise révolutionnaire de 1789, ou encore dans la crise de Vatican II (1962/1965) puis de mai 68.

La tâche d’Uranus consiste à promouvoir l’émergence de forces neuves censées concourir au réenchantement de l’homme et du monde, en renversant ou en détruisant les forces anciennes : l’exact contraire de Saturne, celui qui structure, enracine dans la mémoire, maintient en place et défie le temps. De ce point de vue on comprend qu’Uranus et le Verseau – son domicile –  aient la réputation de favoriser liberté d’esprit, innovation, progrès, avenir, voire fraternité universelle par cette communion des esprits éclairés, censée remplacer la communion des saints proclamée par l’Église.

Mais il s’en faut de beaucoup qu’un tel principe – ni bon ni mauvais en soi - soit toujours bien compris et bien maîtrisé.

La démonstration nous en est donnée par Ouranos « le ciel » (c'est à dire l’esprit), celui qui engrossait en permanence Gaïa (la terre, la matière, sa mère et son épouse tout à la fois) de toutes les formes possibles et imaginables de « créations » ? Y compris les pires ? Déjà pointait dans le mythe, les dangers d’un esprit qui s’émancipe de toute forme de contact avec la réalité et la vie et se complaît dans la satisfaction de voir se réaliser tous ses fantasmes, même s’ils produisent des monstres : on pense à Mary Shelley – uranienne et plutonienne elle aussi – et à son fameux personnage de Frankenstein. On peut aussi penser à Goethe, - très marqué par Pluton et Uranus comme elle  – et à son célèbre personnage du Dr Faust.

  • Ainsi apparaît une règle essentielle de la pratique astrologique qu’il faut toujours garder à l’esprit : un thème natal et chacune des données astrologiques qui le composent, n’ont aucune dimension morale en eux-mêmes. Même s’ils peuvent signaler telle ou telle prédisposition dans ce domaine, c’est le sujet lui-même, celui qui « possède un thème natal » mais qui « n’est nullement son thème natal » de la façon dont il peut et doit librement et volontairement utiliser les dynamiques qui y sont signalées et dont il a héritées en naissance. Parce qu’il y a, présente en lui, comme en chacun de nous, une Lumière, une Conscience spirituelle, qui nous place toujours au-dessus de nos déterminations apparentes et nous permet de les orienter dans le sens que nous voulons donner à notre existence.

Nos déterminations sont manifestes certes, mais notre responsabilité est entière en toute chose ; si difficile soit-elle à exercer dans certaines circonstances (dite « atténuantes »).

Pour revenir à notre sujet immédiat, je dirai que :

  • Uranus est un principe qui, en tant que principe, ne peut être démontré et ne s’appuie donc que sur une conviction intime, une vision du monde  : Uranus installe dans la culture européenne le règne de l’idéologie et du fanatisme. C’est un principe sinon irrationnel, du moins supra ou méta-rationnel mais qui se présente toujours comme hyper-rationnel.
  • Avec Uranus (ouvrant la voie à Neptune : la vision prophétique !) l’homme « révolutionnaire » s’émancipe de toute référence au réel pour imposer ce qu’il décide que les choses et les êtres doivent être : cet homme nouveau que Robespierre voulait substituer à l’homme créé par Dieu qui lui paraissait totalement dégénéré et qu’il voulait implanter notamment en Vendée après que les fanatiques révolutionnaires eussent liquidé toute la population : hommes, femmes, enfants dans le plus pur esprit égalitaire.
  • Uranus ferme l’intelligence à toute forme de discussion et de nuance, c’est le contraire de la « dialectique » platonicienne : la lumière ne jaillit pas du travail de l’intelligence. Bien au contraire, c’est cette lumière même – surconsciente en quelque sorte - qui s’impose au travail de l’intelligence qui ne pourra donc aboutir...qu’à des conclusions préalablement établies. Ce que nous appelons scientisme ou lyssenkisme depuis l’effroyablement stupide tyrannie marxiste qui a affecté l’Europe de l’Est jusqu’en 1989, et qui affecte encore la Chine ou la Corée du Nord, constitue la manifestation la plus caricaturale du règne d’Uranus sur les intelligences contemporaines, enfermées dans leurs représentations idéologiques et fermées à la richesse et la beauté du Réel.
  • Le principe d’action d’Uranus est le même – analogiquement bien sûr – que celui de l’électro-magnétisme dans lequel les charges électriques de même signe se repoussent tandis que les charges de signe contraires s’attirent. Ainsi l’Uranien n’attire à lui et ne supporte que ceux qui aspirent à partager la même vision que lui mais n’ont pas les moyens intellectuels et conceptuels nécessaires. Alors ils se fient à plus « idéologue » qu’eux. Parallèlement, il repousse ceux qui possédant des moyens équivalent aux siens mais mobilisés par une approche réaliste et non idéologique de l’existence, contestent ses principes et sa vision du monde.

Le discours politique actuel en France actuellement est particulièrement instructif à cet égard où nous avons un parti obnubilé par une forme d’idéologie wokiste et islamo-gauchiste, qui décrète que tous ceux qui ne partagent pas ses prises de position doivent être catalogués comme fascistes, racistes, crypto-nazis et autres joyeux noms d’oiseaux.

Néanmoins, dans sa meilleure version, Uranus qualifie nombre d’éducateurs, formateurs, enseignants, chercheurs car ils ont le talent d’éveiller les esprits et de faire partager leur propres connaissances. Et, dans la pire, il donne naissance aux pires fanatiques, exaltés, excités, illuminés, guides suprêmes, leader maximo qui ont endeuillé la planète au cours du dernier siècle et continueront de l’endeuiller tant que l’homme ne se sera pas reconcilié avec l’Intelligence suprême.

En un mot l’Uranien est celui qui voit, qui sait et qui impose sa vérité à tous. C’est clair, simple et difficilement contestable – du moins pour lui. Et c’est cet art d’affirmer contre vents et marées, de convaincre et d’entraîner derrière lui les esprits faibles épris de certitudes gratuites, qui le rend d’autant plus dangereux qu’il possède un esprit brillant, un verbe convaincant qui ne sait même pas ce que ce que le verbe douter veut dire.

Inutile que souligner que le caractère inflationniste du Sagittaire soutenu par le dogmatisme uranien, constitue une des plus belles alliances de dictateur potentiel. Or, - voyez combien les réalités confirment quelquefois ce qui peut paraître pure hypothèses - un des principaux ouvrages parus ces dernière années sur Jorge Bergoglio et ses œuvres, ouvrage écrit par un éminent « vaticaniste » et ancien historiographe de l’Ordre de Malte, a pour titre : Le Pape Dictateur[3] !

Cela ne s’invente pas.

Pour résumer cette première approche, nous pouvons dire que nous avons affaire à une personnalité ambitieuse, volontaire, autoritaire, un rien narcissique et/ou histrionique, c'est à dire en recherche permanente de tout ce qui pourra à la fois la marquer sa différence par rapport à aux autres – quels qu’ils soient, notamment ses prédécesseurs -  et la mettre en lumière comme spécimen unique. De ce point de vue Jorge Bergoglio ressemble beaucoup à Emmanuel Macron : ils pourraient très bien être père et fils si tant est que les fils ressemblent aux pères.

Chez Macron cette véritable déformation de la personnalité doit être référée, à un certain niveau d’interprétation, à son statut d’«enfant de remplacement » soucieux de toujours s’affirmer, être admiré, tenir la première place (je ne peux développer ici).

Chez Jorge Bergoglio, dont je ne connais pas l’histoire familiale on peut penser à un profond sentiment d’infériorité lié peut-être aux conditions d’exil de sa famille italienne. Seuls les outils mis en œuvre par l’approche transgénérationnelle pourrait – comme dans la plupart des cas d'ailleurs  nous donner accès aux raison purement humaines d’un tel scenario. Les plans de Dieu sur chacun de nous restent certes voilés par définition, mais ils laissent toujours filtrer quelque chose de plus ou moins perceptible que l’intelligence peut saisir en abordant l’étude d’un thème natal dans une approche plus spirituelle que psychologique ou psychanalytique.


[1] Matthieu 25,14-30 et Luc 19,12-27.

[2] Motu Proprio Summorum Pontificum du 07.07.2007

[3] Henry SIRE – Le Pape Dictateur – Presses de la Délivrance, 16 juillet 2018, 253 p., 22 €.


[1] Nous ne connaissions pas encore, en 2013, les assauts démentiels de l’idéologie « transgenre » et « wokiste », même si l’islamisme pointait déjà son cimeterre sur le cœur de notre civilisation.

[2] Wikipédia écrit : Le conflit a fait plus de 9 millions de morts et disparus (1,4 million pour la France), plus de 21 millions de blessés (4 millions en France). Chiffres terrifiants. En moyenne, 900 jeunes Français mouraient chaque jour sur les champs de bataille.

[3] Wikipédia écrit : Cette pandémie a fait de 20 à 50 millions de morts selon l'Institut Pasteur, et peut-être jusqu'à 100 millions selon certaines réévaluations de 2020, soit 2,5 à 5 % de l'humanité et environ 4 à 20 % des malades (on estime le taux de létalité aux alentours de 10 %).

Selon l'historien Niall Johnson qui se fonde sur la fourchette basse, les plus grandes pertes ont touché l'Inde (18,5 millions de morts, soit 6 % de la population), la Chine (4 à 9,5 millions de morts selon les estimations, soit 0,8 à 2 % de la population), l'Europe (2,3 millions de morts en Europe occidentale, soit 0,5 % de la population) et les États-Unis (entre 500 000 et 675 000 morts, soit 0,48 à 0,64 % de la population américaine).

[4] Il a clairement été établi grâce à l'exploration des archives après la chute de l'URSS, que Rolf Hochhut, l'auteur de la pièce "Le Vicaire"  qui a été lé point de départ de la campagne de diffamation (qui dure toujours) contre Pie XII, que Rolf Hochhut donc était une créature rémunérée du KGB.  Comme les époux Rosenberg d’ailleurs, dont le procès et l'exécution avaient soulevé tellement de mouvements….télécommandés par la centrale communiste.

[5] Voir les travaux de l’abbé de Nantes, de David Yallop, de John Cronwell, Lucien Grégoire, Malachi Martin etc.

[6] Le cycle solaire calendaire est un cycle de 28 ans intervenant dans le calcul des calendriers solaires.

[7] Le cycle dit de la Lune Progressée correspond au retour de la Lune progressée en aspect natal avec le Soleil progressé = environ 30 ans..

[8] Le thème natal du Pr Lejeune présente un Soleil en Gémeaux conjoint à l’Asc de JP II – une magnifique Vénus en Taureau pratiquement conjointe à celle de JP II, ainsi qu’un Asc et une Lune en Cancer : signe même de la vie transmise, de la maternité et de la famille.

[9] C’est un qualificatif qu’il s’est attribué à lui-même dès les débuts de son pontificat.

Il n'y a pas encore de commentaires sur cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *