janvier 4, 2016

BONNE ANNEE ? NON ! BON COURAGE…

Epiphanie

Bernanos chez qui la lucidité ne s’embarrassait pas de fleurs de rhétorique, disait du Jour de l’An que c’était “le plus sot des jours de l’année” et “bête à porter comme une paire de gants neufs“.
A cause des vœux qui l’accompagnent comme on l’aura compris.

Ecrivant à un de ses amis à l’aube de l’année 1934 alors que 1933 avait vu l’arrivée d’Hitler au pouvoir en Allemagne et, juste avant le réveillon, l’explosion de l’affaire Stavisky chez nous, il lui déclarait en guise de vœux :
Je me refuse de dire un mot de l’année 1934, n’étant absolument pour rien dans la récente promotion de cette imbécile” et, au père de ce même ami (Robert Vallerry-Radot) : ” Je ne vous parle pas de l’année 1934, sinon pour déclarer, sauf respect, que je l’emmerde et avec elle toutes celles qui la suivront jusqu’à l’avènement du Royaume de Dieu“.

Paroles inspirées puisque 1934 marque le début de la Grande Terreur déclenchée par Staline du côté des bolcheviques avec purges “démocratiques“, celle de la Nuit des Longs Couteaux où Hitler va faire liquider son ancien amant de coeur, celui qui l’a aidé à gravir les marches du pouvoir – je veux parler du général Rohm – ainsi qu’une bonne partie de ses troupes de S.A (Sodomites Associés, sans doute), puisque  la sodomie constituait le lien essentiel et revendiqué de ces Sections d’Assaut qui avaient mené la vie dure à la république de Weimar.
C’est aussi le début d’une guerre civile en Autriche……un chômage à 13,5% et une dette de 200 % du PIB en France.

Bref, pas une “très bonne année” comme l’ectoplasme libidineux qui président à nos destinées  nous en offre depuis presque quatre ans.

Si bien qu’ aujourd’hui, alors que 2016 a commencé son compte à rebours, je me demande que souhaiter à nos semblables en des temps qui, sous les apparences d’une très haute civilisation technique, nous ramènent en fait et inexorablement aux mœurs les plus barbares que l’humanité pré-chrétienne ait connues ?
Tel philosophe nous parle de dis-société, tel autre d’im-monde moderne, le troisième n’hésite pas à utiliser, comme moi, le terme de barbarie…..
Tous ont sans doute raison.

Nous nous croyons très avancés parce-que nous prenons les vessies de notre réussite matérialiste et technologique pour les lanternes de la civilisation vraie. Nous y voyons la preuve et l’assurance d’un progrès magnifique à l’infini, en  évitant d’avouer que ce progrès n’a été possible qu’en méprisant les grands équilibres naturels, en mettant la terre à la merci de notre cupidité, en libérant des désirs de puissance illimités, les passions jusque là les plus dégradantes. Dans le plus parfait mépris du Bien Commun, celui qui se soucie d’abord de l’âme des hommes avant de se préoccuper de leurs satisfactions individuelles pour ne rien dire de leurs délires et de leurs fantasmes.

Ainsi feignons nous d’ignorer les signes de pourriture et de décomposition qui affectent l’âme occidentale depuis que Renaissance, Réforme, Révolution et République ont commencé de miner les fondements de la grande Cathédrale que fut la civilisation chrétienne.

Non que les maladies et les problèmes l’ait elle-même épargnée certes – nous sommes sur Terre et rien n’y sera jamais parfait et idyllique – mais en ces temps où l’on savait distinguer le vrai du faux, le laid du beau, le contingent et l’accessoire du transcendant qui seul peut donner un sens à l’existence humaine, l’âme de la grande famille européenne disposait des remèdes spirituels aptes à guérir les unes et à surmonter les autres.

Ces temps ne sont plus qui voient nos sociétés s’enfoncer dans le cynisme et le nihilisme.
Quant à l’Eglise, qui fut le vivant foyer de résistance aux forces de désagrégation pendant vingt siècles, elle est devenue et deviendra de plus en plus – je le crains – une ONC ! C’est à dire un Organisation Non Catholique grâce aux efforts méritoires de François le Double et de quelques-uns de ses cardinaux, de leurs aberrations doctrinales miséricordieuses enrobées sous la rhétorique d’un langage qui se veut rassurant et traditionnel.

Ni pessimisme ni optimisme dans ces constatations car ce ne sont que deux caricatures de l’Espérance chrétienne

Acceptons simplement l’idée que l’Espérance, pour notre avenir et celui de nos enfants, n’est plus de l’ordre des solutions humaines, politiques, sociales, économiques. Elle est à aller retrouver à Bethléem, dans l’étable où la Lumière qui doit éclairer le monde est apparue (Epiphanie = apparition ou advenue) pour ne plus jamais s’éteindre. Et nulle part ailleurs.

C’est pourquoi, plutôt que de vous souhaiter “une bonne et heureuse année” je préfère vous inviter à aller la découvrir et à la laisser vous illuminer. En relisant vos Evangiles par exemple. Ou la vie de quelque saint, fort malmené par l’existence terrestre et auquel vous vouez une admiration particulière…

C’est pourquoi j’illustre ces voeux d’un représentation des Rois Mages que nous avons fêtés hier.
D’abord parce-qu’ils sont sont les saints Patrons des astrologues.
Et ensuite parce qu’ils nous indiquent à les suivre pour  trouver la Voie, la Vérité, la Vie.

C’est d’ailleurs ainsi que Bernanos qui a accompagné cette petite réflexion de début d’année, concluait la lettre évoquée ci-dessus à son ami :

Mon cher ami, mes chers amis, grands et petits, jeunes et moins jeunes (si peu moins !), j’ai l’honneur de vous souhaiter une bonne année.
Pour la réalisation effective de ce souhait, vous devrez vous adresser au bon Dieu, dont l’adresse est connue quoi qu’on en dise
“.

Je vous engage vivement à suivre son conseil car c’est le meilleur qu’on puisse offrir à ceux qu’on aime et qu’on respecte.

Louis SAINT MARTIN

 

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